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Manoir dit le Logis d'Angle ou le Grand-Logis
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Celles-sur-Belle
Historique
Logis d'origine inconnue, probablement bâti à la fin du 16e siècle ou dans la première moitié du 17e siècle. Dans les visites de 1731 et 1826, il est appelé le Logis d'Angle. La famille Gourjault en fut propriétaire au 18e siècle et au début du 19e siècle. En 1826, il est vendu à Pierre-Gabriel Daniau qui, après 1840 fit faire des travaux au Grand-Logis dont le nombre d'ouvertures passa de neuf à vingt-cinq avec un portail. La disposition actuelle des ouvertures des élévations principales du logis semblent donc dater de cette époque. De 1867 à 1891, Louis Barré en est propriétaire et fait bâtir des dépendances dont une écurie en 1886. En 1893, le négociant Alfred Vandier-Barré achète le Grand-Logis. Il fait ajouter un magasin en 1907 et une remise en 1911. Vers 1960, la propriété est donnée au pasteur. Au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, les communs et les étages du logis ont été transformés en chambres et en salles de réunion. Un corps de bâtiment en appentis a été collé à l'arrière du logis et une aile perpendiculaire à celui-ci a été construite au nord-ouest.
Description
Propriété constituée d'une grande cour carrée fermée sur la rue par d'anciens communs transformés en logement et, au milieu, par un passage couvert surmonté d'une pièce et d'un haut toit à deux pans et croupes couvert de tuile plate. A l'est de la cour sont d'autre communs transformés et à l'ouest un mur de clôture. Au nord, se trouve le logis principal, à large façade limitée par deux grosses tours d'angle. A l'arrière, s'étend un jardin clos de murs dans lequel se trouve un puits aujourd'hui inclus dans une aile rajoutée. Le logis, simple en profondeur, se compose d'une pièce de part et d'autre d'un large couloir limité par deux murs montant de fond en comble. L'escalier, refait au 19e siècle, se trouve au nord de la pièce ouest, il est en pierre avec rampe à barreaux de fonte, tournant et à jour. Les tours, de plan circulaire à l'extérieur et carré à l'intérieur, sont couvertes par un toit conique en tuile plate. La charpente du corps de logis est sans ferme et le toit, de très faible pente, est couvert de tuile creuse.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît |
Couvrements |
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Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Au rez-de-chaussée, dans la pièce est, sont deux gros corbeaux à décor végétal d'une ancienne cheminée. |
Informations complémentaires
Historique :
Nous ne connaissons pas l'origine de ce logis appelé en 1731 et 1826 le logis d'Angle[s].
Cependant, nous connaissons plusieurs seigneurs qui portent ce nom :
Jacques Suyrot, sieur d'Angles en 1667
Pierre Suyrot, écuyer, sieur d'Angle, y demeurant, 7 avril 1682 ; le 12 novembre 1715, à la suite du décès de son frère Gabriel en janvier et d'une transaction avec Suzanne Louveau, sa veuve, du 18 février, un état des lieux est fait de différents biens immobiliers qui font partie de l'héritage de Pierre, notamment d'une maison au bourg de Celles, délaissée à Susanne Louveau, veuve de Gabriel.
Le 21 mai 1731, Charles Gourjault, et Gabrielle Suyrot, son épouse, afferment le logis d'Angle, situé à Celles, à Antoine Boiffard, notaire royal, et son épouse ; le 13 juin suivant a eu lieu la visite de ce logis noble.
Alexandre Gourjault, chevalier, seigneur d'Angle, la Niortière, la Villebeurre, Bessé ; les 23 mars 1760 et 21 avril 1774 il est dit demeurant dans son logis de la Niortière, paroisse de St-Martin d'Enjambes [Lusignan] ; sgr d'Angle-le-Bessay.
Le Dictionnaire de BEAUCHET-FILLEAU énumère ces membres de la famille Suyrot dans la branche des Champs. On y apprend que Gabrielle, fille de Pierre, épousa en 1705 Charles Gourjault, sieur de Cerné.
Ces renseignements permettent d'affirmer que le logis d'Angle a été bâti avant 1682, probablement à la fin du 16e ou dans la première moitié du 17e siècle.
La visite de 1715 pose les problèmes suivants :
- Il ne s'agit pas du logis en fond de cour, identifié par ses tourelles.
- Il s'agit d'un état des lieux d'une partie de la propriété où demeure un certain Jacques Martin (?) poêlier. Cette partie, sur rue, comprend une grande chambre pavée à grands carreaux de pierre, une boutique, une autre chambre pavée à côté de l'escalier à vis avec un évier, un bout de cour, une chambre haute, une chambre de derrière, et un grenier.
- La description permet d'émettre l'hypothèse qu'il pourrait s'agir ici du « vieux » logis : présence d'un escalier à vis, chambres pavées à grands carreaux. Le fait que les foyers des cheminées aient besoin d'être raccommodés indique la vétusté du gros oeuvre.
- Cette partie de l'ensemble a probablement été démolie à une date inconnue.
La visite de 1731 amène les observations suivantes :
- Le logis, situé en fond de cour, était simple en profondeur et possédait un étage carré et un grenier. La description énumère deux pièces, une salle basse principale pourvue d'une cheminée et une cuisine équipée d'une cheminée et d'un potager « auprès » à trois fourneaux. On peut remarquer ici que dans les plus vieux logis le potager est situé à l'intérieur de la cheminée et que les sources ne mentionnent cet équipement à proximité de la cheminée avec plus d'un fourneau qu'à partir de la fin du 17e siècle. Les deux tours communiquaient avec chacune des chambres (ou greniers) à tous les niveaux
- Il était dans l'ensemble en bon état et les pièces principales étaient pourvues de vitres, un article cher et fragile considéré comme « mobilier » à cette époque, ce qui permet d'émettre l'hypothèse que le propriétaire y avait fait sa demeure peu d'années auparavant.
- Très peu de parties sont dites en mauvais état ou en ruine : le tour du puits sans corde ni chaîne ; le four est mauvais ; l'escalier pour monter sur l'écurie est ruiné ; le bois de deux croisées et d'une fenêtre est dit usé ainsi que de quelques portes des dépendances.
- Ce logis était accompagné de tous les communs et dépendances agricoles qu'on trouve habituellement pour un manoir : un puits, un colombier ou pigeonnier, une grange, des écuries pavées et des toits.
- Enfin, la dernière partie de la visite concerne des bâtiments peut-être antérieurs au logis : un petit toit auprès du « vieux » logis et le propriétaire, Charles Gourjault, l'époux de Gabrielle Suyrot, se réserve dans l'écurie « du vieux logis [une] place pour mettre deux ou trois chevaux ».
Maurice POIGNAT affirme, à tort semble-t-il, que « la jolie maison dite le Grand logis » était la demeure de Jacques-Elie Manceau (1704-1765), seigneur de Boissoudan, auteur du Fauconnier parfait ». Ce seigneur fut baptisé dans l'église de Thorigné et mourut au château de la Renaudière à Thorigné. Il ne semble pas avoir réellement habité au Grand logis. En revanche, son petit-fils Gabriel-Antoine, fils de son second fils Jacques-Pierre, fut baptisé à Celles en 1775. Gabrielle-Rose-Bénigne, fille de son second mariage avec Marie-Gabrielle Gourjault, épousa Pierre du Chesne en l'église de Celles en 1779. Son épouse Marie-Gabrielle Gourjault, fille de Charles et Gabrielle Suyrot, demeurait encore à Celles le 4 juin 1789 lors de la visite de la métairie de Virleban à Beaussais. D'après l'abbé LARGEAULT, elle mourut à Celles le 10 juillet 1801. Ces sources semblent indiquer qu'après la mort de son époux, Marie-Gabrielle Gourjault a demeuré au Grand logis entre 1775 et 1801. Elle était apparentée à la veuve Bernay.
En 1822, les parcelles A 344 à 346, un grand logis avec des tourelles aux angles, appartenaient à la veuve de Bernay à Saint-Maixent. Il s'agissait de Françoise-Gabrielle-Olive de Gourjault, fille de Charles-Hubert-Alexandre, chevalier, seigneur d'Angle et de la Niortière (Lusignan), deuxième épouse de Claude-Philippe-Marie Boynet, chevalier seigneur de Bernay, qui demeurait en 1784 à Saint-Maixent, dans la paroisse Saint-Saturnin, rue de la Croix, où il mourut en 1785. Elle épousa ensuite Philippe-Charles Janvre, chevalier seigneur de l'Estortière (Soudan) et demeurait en 1799 à Poitiers.
Le 3 mai 1826, les héritiers de feue Madame de Bernay, née de Gourjault, qui portent le nom de Janvre de Bernay, vendent à Pierre-Gabriel Daniau et son épouse Marie-Françoise-Catherine Boiffard, la propriété, décrite dans la minute comme « une maison de maître entre cour et jardin, dit le logis d'Angle, composée de divers appartements hauts et bas, cave au-dessous, greniers au-dessus, écuries, granges, fenils et autres servitudes, et deux maisons attenantes à la cour et à une fruitière, occupées l'une par ... et l'autre par ..., et ses ? et dépendances consistant en une pièce de terre appelée le Grand Pré et en une autre pré dit le Pré Barroux, le tout se joignant et contenant en son ensemble quatre hectares cinquante deux ares, confrontant du levant au chemin qui conduit de la croix au cimetière, du midi, au grand chemin qui conduit de Melle à Niort à droite, du couchant à Jacques Crémault et du nord à la veuve Lévrier et au cimetière ...».
Dans les années 1840, Gabriel Daniau fit construire un nouveau logement imposé pour 6 ouvertures sur la parcelle A 344 et fit faire des travaux au Grand logis (parcelle A 346) dont le nombre d'ouvertures passa de 9 à 25 avec un portail. Il acquit également la parcelle de terre A 347.
En 1867, Louis Barré, agriculteur à Pillac, commune de Sepvret, est mentionné comme propriétaire de ces parcelles. Il va demeurer au « Grand logis » où il fait bâtir différentes dépendances, notamment une écurie (1886). Il y demeure encore en 1891.
En 1893, le négociant Alfred Vandier-Barré, originaire du Clouzeau de Prailles, et son épouse Suzanne Barré, née à Sepvret en 1852, sont devenus les propriétaires du Grand logis. Il fait ajouter un magasin (1907) et une remise (1911).
Par la suite, leur fille, Eugénie Baudou-Vandier est propriétaire des parcelles A 345, une maison imposée pour huit ouvertures, A 346, une maison imposée pour six ouvertures, une maison imposée pour trois ouvertures, le Grand logis imposée pour un portail et vingt-cinq ouvertures, ainsi que les dépendances, écurie, remise et magasin jusqu'au milieu du 20e siècle.
Enfin, sa fille aînée, Germaine-Marie Baudou, devient la propriétaire de cet ensemble.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79001601 |
Dossier réalisé par |
Liège Aurélie
Pon Charlotte Renaud Geneviève |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Celles-sur-Belle |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2002 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Manoir dit le Logis d'Angle ou le Grand-Logis, Dossier réalisé par Liège Aurélie, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/bcc1336a-1d06-44a7-bc55-4fe8fceb8a50 |
Titre courant |
Manoir dit le Logis d'Angle ou le Grand-Logis |
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Dénomination |
manoir |
Appellation |
manoir dit le Logis d'Angle ou le Grand-Logis |
Parties constituantes non étudiées |
cour jardin puits communs |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Celles-sur-Belle , 58 rue Emile-Verdon
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1981 AD 181, 182, 1822 A 346